La minceur n'est PAS (particulièrement) un indice de bonheur!
- Iris Gökaltay
- 2 août 2023
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours
S’il y a bien un sujet que l'on nous serine tout au long de l'année, surtout avant les fêtes ou aux abords de l'été, c'est celui des régimes. Les couvertures des magazines ou les posts instagram nous inondent littéralement de conseils minceur, ventre plat, ou "détox" (mot qui ne signifie pas grand-chose d'autre que : famine ou épuisement des réserves minérales...chouette perspective!) en nous faisant miroiter une illusion toujours tenace, malgré la vague #bodypositive venue de Grande-Bretagne : la minceur rend heureux.
Il y a quelques années, j'ai travaillé avec des clients persuadés que la perte de poids allait leur ouvrir la porte magique du bonheur et de la facilité. A cette époque, je ne réalisais pas encore l'immensité des attentes que ces gens avaient envers moi. Depuis, je mets un point d'honneur à ne pas travaillé avec des personnes qui ont une telle mentalité, au risque de les décevoir.
C'est notamment le cas pour mon programme Horizon. Oui, cet accompagnement a le pouvoir de transformer votre santé mentale. En revanche, si vous cherchez à maigrir grâce à la diète cétogène, en croyant secrètement que votre surpoids est LA cause de vos malheurs, je vous conseille d'aller chercher ailleurs. Pour moi, votre surpoids n'est qu'un symptôme (si c'en est un!).
Mon histoire
Lorsque j'étais une toute jeune adolescente (true story : ça remonte!) je croyais dur comme fer à ce mensonge qui s'inscrivait en lettres majuscules sur mon écran d'ordinateur pas-portable-du-tout. Je lisais des blogs à ce sujet, parcourais des forums sur la question, et achetais tous les magazines du moment dans lesquels apparaissaient des recettes minceur et des conseils anti-cellulite.
A cette époque, je me sentais très mal dans ma peau, manquais de l'affection de mes parents et passais par tout un tas de montagnes russes émotionnelles qui me mettaient K.O.
J'aurai dû commencer par là.
Toujours est-il ; je voulais tellement ressembler à mes idoles de l'époque (Shakira ou Alizée, vraisemblablement) que je m'étais mise à supprimer plusieurs catégories d'aliments, notamment les glucides à haut index glycémique et les graisses. Bien mal m'en a pris ; en devenant plus orthorexique que jamais, j'ai attaqué ma santé mentale (déjà pas bien solide) au burin ! Je ne faisais pourtant pas le lien entre mes plâtrées de brocolis vapeur et mes crises d'anxiété nocturnes.
En quelques années je suis tombée dans l'anorexie, jusqu'au jour où mon cher médecin de famille ne m'a pas reconnue et que j'ai eu un déclic sain. Ses paroles étaient ma foi très violente, mais elles en valaient la peine :
"Iris, écoute, la dernière fois que l'on s'est vu tu étais une si jolie jeune fille ! Aujourd'hui je ne te reconnais plus. Regarde tes côtes. On dirait un chien malade."
C'était peut-être idiot de me le dire comme ça, et, en même temps, c'est bien cette phrase qui m'a sauvée la vie. Je ne voulais pas faire pitié, à personne. Ce médecin représentait une épaule paternaliste et bienveillante, et, par manque de la présence d'un père, j'étais complètement dépendante de son regard. Alors je me suis promise de changer.
Pour en guérir, il m'a fallu ACCEPTER de me foutre totalement de mon apparence physique. Je détestais toujours mon nez, mes cuisses et mes bourrelets (inexistants) mais la ferme résolution de m'en sortir pour ne plus faire souffrir les autres (et moi-même, mais à cette époque, mon bien-être était relégué au second plan) et "redevenir jolie" a eu raison de mes peurs.
En l'espace de 6 mois, j'ai ainsi pu reprendre pas moins de 20 kilos.
Je ne vous cache pas que c'était difficile, mais j'étais poussée dans le dos par un tel vent de liberté que cela valait bien toutes les souffrances (douleurs à la digestion, notamment) ! Je mangeais ce que je voulais, à l'heure que je décidais, et dans les quantités que me dictait mon corps (et non plus ma "tête") ! Toute l'énergie que j'avais mise dans l'intellectualisation de mon alimentation et de ses conséquences sur mon apparence physique était ENFIN redirigée vers des choses qui me faisaient vibrer : la musique, la danse, l'écriture... J'ai eu de nouveau chaud, je me suis remise à dormir, et aller faire une balade n'était plus une corvée, car j'avais beaucoup moins mal aux articulations (j'étais tout simplement moins déminéralisée).
En bref, je me suis vue revivre en l'espace de quelques semaines seulement. Malgré les dégâts occasionnés par ma reprise alimentaire (vergetures, ballonnements). Et malgré mes hanches qui s'arrondissaient. J'avais 20 kilos de plus, et j'étais beaucoup plus heureuse.
Parce que les promoteurs de la minceur véhiculent une image de bonheur parfait sur Instagram (ou dans les magazines, à mon époque 😉 !) qu'ils soient influenceurs, coachs en nutrition, comédiens, ou même chanteurs, votre subconscient associe AUTOMATIQUEMENT la minceur à la confiance en soi et à la joie.
Rien n'est plus faux.
Si ces gens ont l'air plus heureux tout en étant minces c'est vraisemblablement pour l’un ou plusieurs de ces raisons :
👉🏻 parce qu'ils sont naturellement dotés d'un bon métabolisme ET d'une santé mentale équilibrée
👉🏻 parce qu'ils surveillent leurs poids TOUT en vivant la vie qu'il ont choisi
👉🏻 parce qu'ils vous montrent 10% de leur quotidien pas-si-joyeux à 90%
👉🏻 parce qu'ils sont grassement payés pour vous parler d'un produit/d'un régime/d'une méthode quelconque (!)
👉🏻 parce qu’ils se foutent de vous (désolé, c’était trop tentant)
Bien sûr, être en surpoids alors que ça n'est pas votre morphologie peut vous faire souffrir, il ne s'agit pas de le nier ! Mais si vous vous concentrez sur votre apparence physique au lieu de trouver ce qui vous fait vraiment vibrer dans la vie (oui, les obsédés de la minceur ont souvent un gros vide à combler), il est probable que, même après avoir effectivement perdu le "poids en trop", vous ne soyez pas satisfait(e). Et quand on en veut toujours plus, devinez ce qu'il se passe? On tombe dans les troubles du comportements alimentaires. Moi, je suis persuadée que la clef du retour à un poids de forme sain pour VOUS se trouve dans l'épanouissement personnel ; c'est à dire dans l'érection d'une vie qui vous correspond, que vous chérissez, et dans laquelle vous avez un vrai pouvoir de décision.

La perte de poids, si elle doit arriver, devrait n'être QUE le révélateur d'une bonne santé et d'un équilibre mental, c'est à dire jamais un but mais bien une conséquence.
A méditer 😉
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